Entretiens sur l'écriture inclusive

L’œil du collège a rencontré Mme Mengual, professeur de français et Mme Marsaud, institutrice en CE1-CE2 pour avoir leurs avis sur le sujet.
Connaissez- vous l’écriture inclusive ?
Mme Mengual : Oui je connais l’écriture inclusive.
Mme Marsaud : Oui.
Qu'en pensez-vous ? Etes- vous d’accord ?
Mme Mengual : Je pense que cela peut entraîner des erreurs d’écriture, d’orthographe et de compréhension.
Mme Marsaud : L’objectif de l’écriture inclusive est de mettre hommes et femmes sur un pied d'égalite en ne privilégiant plus le masculin(règle dite du « masculin l’emporte »).
Pour vous, quels sont les points positifs et négatifs ?
Mme Mengual : Le point positif est qu’il y aura une sorte d’égalité homme-femme. Le point négatif est que les élèves vont encore plus se tromper.
Mme Marsaud : Mes élèves ne comprennent pas pourquoi le masculin l’emporte lorsqu’il y a un sujet masculin et feminin. Cela ne semble pas juste. Du point de vue de l’égalite homme-femme, il semble correct de ne privilégier que l’un des deux. Nous formons les citoyens de demain en leurs explicant dès le CP que le masculin sera privilégié. Cela ne correspond plus à la société dans laquelle vont évoluer ces futurs adultes.
Qu’est-ce que cela pourrait changer pour l'enseignement de la grammaire ?
Mme Mengual : Pour les accords cela serait plus facile.
Est-ce une bonne manière d’écrire pour l’égalité homme- femme ?
Mme Mengual : Oui, sur l’égalité totale.
Mme Marsaud : Oui.
Pensez-vous que cette forme d’écriture réglera le sexisme ?
Mme Mengual : Non cela ne réglera pas le sexisme.
Mme Marseau : Cela ne règlera pas le sexisme mais participera d’une nouvelle manière de penser en général.
Pensez-vous que cela soit un avantage pour les jeunes d'écrire ainsi ?
Mme Mengual : Dans un premier temps non, car il va y avoir beaucoup de travail et les élèves vont être perdus.
Mme Marsaud : Clairement, oui.
Pensez vous que les romanciers devraient écrire ainsi ?
Mme Mengual : Non, cela serait trop compliqué à lire, on ne pourrait pas s’imaginer l'histoire que le romancier raconte.
Mme Marsaud : Certains écrivains et certains éditeurs ont pris ce parti. C’est le cas d’Hatier qui a édité un manuel de français CE2 dans lequel les différents métiers que peuvent exercer les hommes et les femmes sont ainsi orthographiés par exemple « agriculteur.rice.s ». L’idée est de faire en sorte que le masculin ne l’emporte plus sur le féminin au pluriel, mais que les deux sexes soient mis sur le même pied d’égalité afin de mettre un terme à la hiérarchisation des sexes.
Avez-vous d’autres idées sur une façon d’écrire qui respecte l’égalité femme-homme ?
Mme Mengual : Oui, il faudrait avoir du neutre comme en latin ou d’autres langues, le problème est que le masculin l’emporte.
Propos recueillis par Chloé , Mathis et Emilie

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